Semaine dernière un couple de périgueux m’appelle pour savoir si je peux restaurer la photo de mariage des parents du monsieur.
Rendez-vous est pris car voir la photo est indispensable afin de constater son état, voir si une restauration est possible et réaliser un devis dépendant de l’état de la photographie en question. Comme vous pouvez le constater sur la photo d’introduction le portrait est vraiment abimé. C’est un 30 cm x 40 cm classique, il semble dater de fin 1940 début 1950. Il est réalisé sur un papier photo très épais, heureusement !
1ère étape : le scan
Je travaille avec un Epson Perfection V850 pro, largement suffisant pour effectuer des travaux courants.
Ce scanner est livré avec une version allégée de Silverlight.
N’étant pas un professionnel de la numérisation ce logiciel allégé (il manque uniquement des fonctionnalités très avancées) me convient parfaitement.
Le scan se fera en deux étapes car la surface du scanner est limitée au format A4. La fusion des deux parties se fera sous photoshop.
Avant de scanner je prends le temps de déplier délicatement les morceaux écrasés. Je fixe les plus grosse déchirures à l’aide d’un scotch peu adhésif afin de ne pas abimer le papier photo lorsque je le retirerai.
Et voilà le résultat une fois scanné :
2ème étape : le nettoyage
Avant de faire un devis il vaut mieux regarder l’état le la photographie de très près, soit à l’aide d’un compte-fil (un genre de loupe) soit en scannant le document afin de pouvoir zoomer. A l’oeil nu il y a des tas de défauts peu visibles qui viendront pourrir la vie de l’infographiste, champignons, micro fissures, piqures… Autant de joyeusetés très chronophages à nettoyer par la suite.
Voici deux exemples qui permettent de juger de l’état général de la photographie.
Commence alors l’étape la plus fastidieuse : nettoyer toutes les petites taches, supprimer les pliures et autres déchirures, faire disparaitre les fissures tout en faisant attention à ne pas dénaturer la photographie.
Pour obtenir un résultat correct sans y passer un temps infini il ne faut pas trop zoomer afin de ne pas être tenté d’aller nettoyer tout ce qui n’est pas visible à l’œil nu.
3ème étape : redonner un petit coup de jeunesse
Une fois le nettoyage terminé (ouf !) vient le moment où il est nécessaire de corriger les tons afin de rendre un peu de jeunesse à cette jolie photo.
Un travail sur les courbes permet d’atténuer le voile jaunâtre du temps…
4ème étape : combler le manque
La partie de droite n’existe plus… impossible donc de rapiécer, il va falloir être créatif pour combler le trou.
En farfouillant dans mes images d’archives j’ai retrouvé une photographie prise durant un mariage où le marié se tient pratiquement dans la même position que ce monsieur. Il me suffit donc de copier la partie qui m’intéresse et de la coller à peu près au bon endroit.
D’abord un petit travail de réajustement pour que le bras respecte la proportion du marié.
Ensuite on supprime (grâce aux masques) tout ce qui n’est pas en rapport avec le bras (le décor de la photo d’où provient le bras).
Et pour finir un petit travail sur la texture et les tons du bras afin qu’il se fonde naturellement dans la photographie.
Pour le feuillage j’ai reproduit une zone située derrière la mariée à l’aide du tampon de duplication sur un nouveau calque et j’ai retravaillé la lumière et le contraste afin qu’il se fonde parfaitement dans le feuillage existant.
5ème étape : les lumières et les contrastes
Un travail sur les contrastes et la lumière de la photo est nécessaire afin de rendre le tout harmonieux, équilibré, tout en restant cohérent. Il s’agit d’un travail assez fin sur les courbes pour s’approcher étape après étape d’un rendu noir et blanc classique.
6ème étape : colorisation
J’aurais très bien pu m’arrêter à l’étape d’avant, mais pour cette image j’ai voulu lui redonner de la vie…
Pour moi la couleur c’est la vie, j’aime beaucoup le noir et blanc mais je ne peux vivre sans couleur.
Et c’est également l’occasion pour moi de tester les nouvelles fonctionnalités de mon logiciel d’édition.
Et voilà le travail !
Quelques jours plus tard
Trois jours plus tard j’ai reçu ce gentil mail de la part des propriétaires de la photographie en question :
Votre travail a trouvé sa place.
Merci
Nous sommes très contents du résultat.