Restauration d’une photographie datant du début du 20ème
Deuxième photographie de famille que je restaure pour cet agriculteur d’Augignac.
La première concernait le mariage de ses grands parents, et là il s’agit de la présence des arrières grands parents et du grand père (alors enfant) au mariage de plusieurs des enfants du pays. La photographie n’est pas très grande, 15 sur 20 approximativement, mais elle semble en bon état et présente une assez bonne définition pour envisager un retirage en grand format.
Comme vous pouvez le voir sur la photo d’introduction de l’article le photographe s’est positionné un peu en hauteur, astuce qui obmige les figurants à lever le visage, cela permet d’éviter les doubles mentons.
L’inconvénient c’est que cela induit une déformation de la perspective, et lorsque vous avez des verticales dans le plan le résultat n’est pas génial.
Mais bon, ce n’est pas très important, le problème se règle facilement, regardons plutôt l’état de la photo dans le détail.
Comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-contre il va y avoir un travail de nettoyage assez poussé à faire.
La photographie a subit les assauts du temps qui passe et il y a de nombreuses zones abimées.
Il va falloir dépoussiérer tout ça, refaire les zones manquantes, et le plus compliqué, travailler les zones sombres pour faire remonter détails et contrastes qui ont disparu.
Si on regarde la partie la plus à gauche de la photo (ci-contre à droite) on a droit à des manques dans la photo (arrachage) et une perte de contraste entrainant un léger halo. Ce n’est pas très compliqué à arranger mais il va falloir faire attention à ne pas oublier.
J’aime beaucoup les visages et les attitudes des deux personnages qui sont côte à côte, ce jeune garçon très élégant avec une pose que je pourrai très largement reproduire en studio, et le regard intense de la dame qui est assise à ses côtés me happe. On imaginerait aisément cette partie de l’image extraite d’un film.
Voilà pourquoi j’aime la restauration de photographies anciennes (même si c’est un boulot de fou), pour ce pouvoir d’évocation et la charge émotionnelle qu’elles portent. J’imagine les destins des personnages, je me transpose à l’époque où la photo a été prise en me demandant ce que j’aurais été… Bref à chaque fois c’est un sacré voyage intérieur.
Mais avant tout cela…
1 – Redressons la perspective
Et voilà, la perspective est redressée ! Mais la déformation appliquée à la photographie a cependant entrainé un élargissement du bas de la photo par rapport à la partie supérieure. La photo n’était déjà pas rectangulaire à la base mais là c’est pire. Pour arranger cela il y a deux solutions.
1 – La facile et rapide : On recadre pour enlever la matière en trop et obtenir une photo parfaitement rectangulaire.
2- la plus complexe : On rajoute de la matière dans les murs afin de compenser la déformation jusqu’à obtenir une photo parfaitement rectangulaire.
Si les personnages les plus à l’extérieur du groupe n’étaient pas si proches des bords j’aurai opté pour un recadrage, mais là je suis obligé d’opter pour la seconde solution afin de les préserver.
2 – Remplissons les manques
Je transforme la photo en noir et blanc en améliorant les contrastes et en effectuant un traitement afin de faire remonter les détails, dans les zones claires comme dans les zones foncées. Suite à cela j’attaque le travail de remplissage des zones comportant des manques et je rattrape les zones très abimées.
3 – Nettoyage des poussières et champignons
C’est la partie la plus fastidieuse. Je pourrais me faciliter la tâche en demandant au logiciel de scan d’enlever les poussières mais il a alors une fâcheuse tendance à m’enlever également des détails (micro-contrastes) qui me permettent d’obtenir des agrandissements de qualité.
Mais bon, prenons notre mal en patience et hardi petit !
4 – Amélioration des lumières et contrastes
Afin d’être certain que le tirage soit de la meilleure qualité possible, surtout au niveau des zones sombres, je refais un travail de correction ed la luminosité et des contrastes juste avant d’effectuer l’impression.
Depuis le temps que l’on se fréquente je connais bien mon papier et mon traceur et je sais comment leur parler pour obtenir un résultat optimal…